Fat Man:

 

Histoire:

 

Fat Man est une bombe atomique de type Mark III, et c’est la bombe qui a explosé à 550 mètres au-dessus de  Nagasaki le 9 août 1945 par le bombardier Bockscar.

Little boy avait 2 jours plus tôt été larguée sur Hiroshima, mais le Japon avait refusé le traité de paix. De plus beaucoup pensent aujourd’hui que cela donnait un prétexte aux Etats-Unis pour tester ce système de bombe au plutonium, ou que cela était annonciateur de la guerre froide : que cela avait pour but de montrer au communisme la puissance de ce pays.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette bombe a causé la mort de près de 70 000 civils (et au moins autant à cause des radiations). Elle était légèrement plus puissante que Little boy (21-23 kts contre 13-16 kts) mais fut moins dévastatrice que cette dernière car le terrain était vallonné, alors que le terrain à Hiroshima était plat. Cette bombe poussa le Japon à capituler. D’autre bombe de ce type furent testée après la guerre (sur l’atoll de Bikini notamment).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conception : 

 

Le projet d’une bombe au plutonium sur le même principe que Little boy avait été entamé sous le nom de code de « Thin man », car il était plus fissible que l’Uranium 235. Cependant L’équipe se tourna très vite vers une bombe à implosion car une bombe à insertion déclencherait une explosion trop précoce à cause du plutonium 240 (isotope) créé naturellement dans le réacteur (de type X­10) car le plutonium 239 était trop instable dans le modèle à insertion de Thin Man, qui déclencherait une réaction en chaîne avant le moment opportun. Ce plan de la bombe à implosion fut proposé par Neddermeyer, et soutenu par John von Neumann, qui prédit que ce système augmenterait également la puissance de la bombe. Ils proposèrent également un forme sphérique et non plus cylindrique pour la bombe.

Oppenheimer réorganisa alors les groupes et lanca le projet « Fat man ». T était le groupe théorique, X explosif et G gadget, dirigée par Rudolf Peierls, George Kistiakowsky et Robert Bacher respectivement.

Après de nombreux tests, la composition B (RDX+TNT) fut choisie comme explosif rapide, et le baratol comme explosif lent (les explosifs présents autour du cœur, voir l’article sur le fonctionnment). Le résultat était une forme de ballon de football autour du cœur. En 1945, beaucoup de chercheurs ont dû être écartés car leur urine montrait des traces de plutonium.

 

L’essai Tinity :

 

Devant la difficulté de la bombe à implosion, un essai fut décidé par Oppenheimer, encouragé par Groves. L’arme utilisée fut nommée « Gadget ». Elle fut largée au champ de tir d’Alamogordo d’une tour de 30 m de haut pour étudier son comportement en l’air. Elle était d’une puissance de 20 kts et laissa un cratère de 76 m de diamètre et un champignon de 12 km de haut, le souffle fut ressenti sur 160 km mais un stock d’explosifs fut explosé pour couvrir l’évènement.

 

Espionnage :

 

Deux espions ont livré les plans de cette bombe à l’URSS après la guerre: Klaus Fuchs et Theodore Hall, ce dernier ne voulant pas d’un monopole atomique américain du fait de la pression que le pays aurait pu exercer. Cela permis à l’URSS de fabriquer sa propre bombe A et de la faire exploser le 29 août 1949.

 

Fonctionnement:

 

Fat man est une bombe à implosion, à la manière de Gadget. Le fonctionnement de cette bombe est plus complexe que celui de Little boy : une impulsion électrique fait exploser en même temps de puissants explosifs, ce qui génère un souffle et une pression gigantesque vers le centre du dispositif. Le Plutonium 239 fissible se trouve alors comprimé (entre deux hémisphères auparavant séparés qui se rassemble sous la pression) au point d’atteindre la masse critique, déclenchant la réaction en chaîne. Le cœur était composé d’aluminium (11cm) afin d’effectuer une transition entre la densité faible des explosifs et très forte du plutonium et de maintenir longtemps la masse critique dans la sphère de plutonium, elle­même entourée d’une sphère d’uranium recouverte de bore, afin d’éviter encore une fois une détonation précoce (et d’augmenter la puissance de l’explosion). Le centre était composé de polonium et de Béryllium, dont le rôle était de fournir une source de neutrons (initiateur de neutrons), pour augmenter la puissance de la fission et être certain qu’il ne manquerait pas de neutrons lors de l’explosion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus un système d’autodestruction en cas d’impact avec le sol avait été prévu au cas où l’explosion échouerait en altitude, afin de ne pas dévoiler le fonctionnement de l’arme à l’ennemi. Il était composé de 4 fusibles AN­219 à l’avant de la bombe.